J’ai fait connaissance avec Senna.
Quand il nous a quittés, j’avais seulement 6ans et mon intérêt pour le sport automobile était proche de 0. Donc forcément, sur le moment je me suis sentie beaucoup moins concernée. Et puis le temps a passé, Ayrton Senna c’est un peu le nom que tout le monde connait en Formule 1 avec Alain Prost en France. Alors on le connait. On sait qu’il a été un grand champion, une force de la nature, un exemple pour beaucoup et même un héros national.
Une adoration que je voyais, imaginais, et que je trouvais normale mais que je ne comprenais pas complètement.
 
Et j’ai fait connaissance avec Senna. Par les propos des uns et des autres, comment chacun en parle, le rôle qu’il a joué chez les pilotes d’aujourd’hui mais pas seulement, comment chacun se le représente dans sa tête, ou comment il est représenté depuis sa disparition. J’ai commencé à comprendre, vraiment.
J’ai vu Senna, merci Netflix.
Je sais bien que c’est un peu romancé, mais j’ai compris enfin l’adoration pour lui. Je comprends la passion qui l’animait, cette volonté inébranlable d’être pilote malgré les difficultés de la ou il vient. J’ai compris aussi que rien ne pouvait l’arrêter finalement, seulement un crash pendant la course pouvait l’arrêter.
Je comprends aussi l’adoration parce que je comprends aussi le talent mis au service de la détermination et du travail. Je comprends la mentalité, l’acceptation du défi. Je comprends un peu tout ce qui le rend mythique.
Je comprends aussi sa dévotion au sport, et a la sécurité des pilotes. Je comprends sa rivalité avec Alain Prost. Je comprends cet objectif de piloter et d’être le meilleur. De le rester aussi. De s’adapter aux nouvelles règles de la FIA, et de piloter. Toujours piloter. Réfléchir, s’entrainer.
Alors je lis Senna, je regarde Senna, j’imagine Senna. Est-il vraiment possible d’aimer le sport automobile sans connaitre ses héros ? Nikki Lauda, Alain Prost, Ayrton Senna, Michael Schumacher, Lewis Hamilton… Est-il vraiment possible d’aimer le sport automobile sans vraiment comprendre la passion qui anime ces pilotes ?
Est-il vraiment possible d’apprécier le sport automobile sans être reconnaissant, surtout avant l’existence du halo, qu’une course se déroule sans drapeau rouge ? Chaque course peut être la dernière. Et Imola, 1er mai 1994, ce fut la dernière course d’un Senna en course vers un quatrième titre de champion du monde dans un weekend terriblement tragique. Weekend qui restera ancre dans les mémoires comme le pire weekend de l’Histoire de la Formule 1.
 
L’adoration pour Senna est d’autant plus compréhensible qu’il savait tout ça, qu’il prenait la juste mesure de ce que ce sport représentait pour lui et pour ses fans. Il avait compris aussi l’aura qu’il dégageait et avait aussi compris qu’il se devait d’être l’ambassadeur de ce sport si dangereux.
Aujourd’hui, et déjà à l’époque, on peut dire que Senna a changé le visage de la Formule 1, sans ciller. Il est l’enfant du pays vert et jaune, celui qui a ouvert la voie aux enfants venus de partout vers la Formule 1, ou vers ses rêves, que tout est possible si on s’en donne les moyens. Il est l’enfant du pays qui n’a jamais oublié d’où il venait et qui, même après sa mort donne à son pays tout ce qu’il a.
Ayrton Senna est une légende, et j’ai enfin saisi toute l’ampleur de la légende dont on parle.
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